Assaut

1600 lambourdes traitées, vis,
Dimensions variables,
2023

Création spécifique à l’Abbaye de Bon-Repos.

Le projet a pour volonté d’embrasser le lieu dans sa totalité tant par sa monumentalité que son histoire.
En partie en ruine en partie reconstruit ce lieu est entre deux. Entre deux époques, investi, habité, envahi, chahuté, chamaillé pour finalement être laissé… puis réinvesti (par la forêt cette fois) puis remis au jour, en partie rebâti, admiré, choyé mais où les visiteurs restent de passage… plus de résidents occupent les murs de ses nuits.
Ainsi une sorte de transition perpétuelle a marqué le lieu tel qu’on le voit aujourd’hui… une situation de passage, d’entre deux, confrontant ses temps et ses mutations.Ici c’est à la fois une approche ramenant un matériau venant ou revenant de l’extérieur tout en étant inhérent au lieu. La forêt revient ! Elle reprend possession des lieux, se confrontant aux murs comme elle l’a été lorsqu’elle fut évacuée… Mais ce bois revient équarri. Bois d’œuvre, sections destinées aux planchers et aux toits… une forêt taillée par l’Homme.

Ces éléments presque animés par l’attirance à ce lieu, par ce retour sur zone, se trouvent à cheval, en équilibre à la fois sur le lieu et sur le temps… entre la ruine et la (re)construction… à la fois étai et bélier… entre forêt passée, faisant tomber les murs et les toits et chevrons à mobiliser pour redresser l’édifice… presque en attente d’être relogés dans leurs cavités au sein des murs portant les stigmates des anciens étages.Ces lambourdes envahissent le site, le chevauchent, le traversent, s’en ré-emparent. Le bois s’agglutine, devient presque une entité à part entière qui rampe et s’élance à la (re)conquête de ses murs ouverts. Cette nuée assaille le site par un jeu de lignes, entre courbes et droites enchevêtrées, un chemin sinueux incarne un flux en suspens, presque vivant, à la fois figé et mouvant, racinaire et aérien.

Crédit Photos : Michel Menguy

Crédits photos : Michel Menguy et Simon Augade