Vestiaire

Métal, roulettes, bois, sangles, vis, peinture,
1,92 x 2,50 x 1,90 mètres,
2011

APPRÉHENSION :
Action de saisir (une chose) :
« Le travail de l’homme ne consistât-il qu’en une simple appréhension de la main, il n’y a pour lui valeur produite que lorsqu’il s’est donné cette peine : jusque-là le sel de la mer, l’eau des fontaines, l’herbe des champs, le bois des forêts, sont pour lui comme s’ils n’étaient pas. » PROUDHON, Qu’est-ce que la propriété ? 1840. Définition du CNRTL (Centre National de Recherches Textuelles et Lexicales).

Le mot appréhension révélerait alors une manière de se saisir du paysage, du monde extérieur.
Ce qui est intéressant, c’est de voir comment ce mot peu aussi raisonner lorsque l’on dit « appréhender quelque chose », au sens de craindre par avance ou de redouter. Cela est relativement contradictoire étant donner que d’un coté ce terme nous rapproche d’une relation directe au monde et de l’autre il aurait tendance à nous en écarter, nous en méfier.
A même titre le mot propriété (Qu’est ce que la propriété ?), va nous permettre de s’approprier une expérience du monde, de comprendre sensiblement le paysage. Mais ce mot a aussi cette double résonance, il peut nous mettre une certaine distance aux choses et à l’espace.
    
La pièce Vestiaire, questionne la distance que l’on a ou que l’on met par rapport au monde. Cette barrière représenterait cette zone personnelle qui de ce fait interroge la sphère privée / publique, zone privative, naturelle ou contrainte, tel est le discernement à avoir sur la nature de nos relations à notre environnement. Un périmètre dessiné par la culture, notre culture, qui à la fois nous protège et enferme. Entre rassurement et peur, la frontière est faible… nature / culture, culture / clôture.
Ici cette frontière est mise au vestiaire.

Image 2 : Vue de l’exposition Jardins sensibles, jardins secrets.
Domaine Départemental de La Roche Jagu (29), 2013.