Souche
Bois de charpente, vis, dosses de bois, clous,
7,5 x 16 x 14 mètres,
Dépôt de l’artiste – Parc de l’Abbaye de l’Escaladieu
Bonnemazon – Hautes-Pyrénées,
2018
Création spécifique à l’Abbaye de l’Escaladieu à Bonnemazon.
Exposition Arbres, regard d’artistes – Conseil
départemental des Hautes-Pyrénées.
Pour cette exposition Arbres, regard d’artistes, l’artiste a
pris le parti de s’emparer de l’élément naturel et millénaire
qu’est l’arbre de façon franche, en nous en montrant une
amputation. Ce pied d’un colosse que l’on aurait abattu
parle paradoxalement d’ancrage et d’absence. Que ce soit
des racines ou du reste du tronc, c’est bien des choses non
visibles qu’il s’agit. L’un enterré, l’autre « déplacé ».
C’est à la fois la dynamique de la vie, le mouvement, les
cycles de l’arbre et la force de l’inertie, du figé presque
intemporel… vestige d’une fulgurante énergie originelle
puissant dans ses racines une histoire qui nous dépasse.
Une fondation sans tête, une élévation sectionnée mais bien
enracinée.
Contraste entre un élément massif et le fantôme fuyant de la
partie manquante, le souvenir fugace de cette vitalité stoppé
net. Mais la force reste. On y voit les torsades de l’effort,
celles d’une poussée lente et puissante.
Tous les temps sont dans la souche, l’origine, la croissance,
la chute puis la mémoire. Le début et la fin fixé au même
endroit, un double état condensé ici ; compacte fusion de
force tellurique et vitale.
Cette masse sourde subsiste là, face à nous, témoin de notre
passage, nous renvoyant à notre propre condition.
«(…) Premier geste, première coupure, première pierre, première chute. A la chute du premier arbre, tout est dit : l’homme, l’outil, le territoire. Notre histoire entière, notre géographie, la mondialisation, la globalisation prennent naissance dans la détermination de ce premier acte : la chute d’un arbre. (…)»
Georges PEIGNARD
Dessin d’intention Souche, 13,5 x 21,5 cm, 2018.