Création spécifique au centre d’art de Chateaugiron, Les 3 CHA.

Le projet s’inscrit dans une volonté de résonance au lieu. Que ce soit son espace, sa tonalité ainsi que les quelques traces de son histoire tel que les morceaux de fresques restaurées sur les murs de l’édifice.
Ainsi une grille géométrique en bois brulé vient occuper ce grand espace dégagé et épuré. Dans une volonté de sobriété que ce lieu renvoi, une forme quasi monolithique prend place et coupe le lieu en deux. Pour autant cette présence est ajourée. La grille telle qu’on peut en voir aux fenêtres du lieu, bloque le passage mais non le regard. Ici cette structure questionnant l’accès et le passage est ouverte aux corps, formant une arche en écho à la forme de voûte inhérente au lieu, son plafond, ses ouvertures… Cette forme remplit le lieu tout en en étant aussi évidée. Cette béance se retrouve en plein d’un côté de l’arche, elle même évidée une fois de plus pour en retrouver la dernière correspondance dans le coeur. Ainsi un jeu où le vide et le plein se répondent, obstruant ou permettant le passage, supposant la pénétration ou le contour de l’objet.

Ce motif géométrique et les correspondances matrice/dépouille se brouillent par un biais, une disparition affaissant le piétement et la tenue initiale des deux plus petits modules issu chacun du plus grand que lui, à la façon de poupées Russes. L’écho résonne alors sur la forme du lieu et de ces ouvertures mais aussi sur le principe fragmentaire, les notions de perte et de réapparition, que peuvent suggérer les bribes des fresques présentes sur les murs clairs du lieu.

Dans cette relation d’analogie, l’installation faite en bois vient pourtant en contraste aux tonalités du lieu car le matériau qui la compose est brulé. La calcination sombre tranche ainsi face aux enduits crème des murs. Le carbone du bois brûlé revêt ce double jeu du mat et du brillant, du noir et de ces multiples reflets colorés, a la façon de ces échos entre similitude et confrontation où le fragment, l’absence et le corps mère concordent sans pourtant se recomposer lisiblement.