Affaissement

Création spécifique sur l’étang de Clermont des Hortillonnages d’Amiens. Festival international de jardins – 10ème édition – Art et Jardins Hauts de
France – Somme
(Présentation reconduite pour l’édition 2020).

La morphologie fragmentaire des Hortillonnages engage
le jeu du multiple et de l’unique, du morcellement et de
la séparation. Le principe de frontière apparaît et l’idée de
tenter de relier deux bords fait surface.
La porosité de ces notions, entre terre et eau, entre nature
et culture, peut être reflétée, ici, à travers la fragilité des
berges. Affaissement se traduit par une colonne maintenue
ou retenue, par un assemblage de bois brûlés en guise de
pilotis.

Ce colosse au pied d’argile est ainsi tenu en oblique, entre
deux états, ni allongé, ni debout. Pouvant alors imaginer que
cet élément artificiel, puisse relier deux rivages.
Ainsi, ni une colonne dressée, ni une traverse, on peut y voir
une faiblesse, un affaissement retenu dans une certaine
urgence, ou une tentative d’élévation selon le sens de lecture
que l’on veut lui accorder.

La colonne, symbole architectural, élément de maintien
pouvant paraître le plus sûr, se retrouve alors adossée,
soutenue par ces béquilles précaires calcinées, s’apparentant
à un échafaudage, en attente de…
Ce suspens aborde la question de l’éphémère et de l’équilibre,
d’un état transitoire où les certitudes sont remises en doute.
Jouant d’aller-retour entre ces différentes notions, les rapports
de force et d’opposition se mêlent et se renversent.

Ce serait peut-être l’expression d’une urbanité qui gagne
toujours plus de terrain, parfois à péril.

Dessin d’intention Affaissement, 13,5 x 21,5, 2019.